Minerve

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Minerve, Château en Terres Cathares

Située dans le département de l’Hérault mais tellement audoise par son histoire et sa position, Minerve c’est d’abord un paysage, un environnement de garrigues, d’odeurs de pins, de lavande, de lumière et de silence triste aux plus chaudes journées de ses étés de feu.

Minerve, c’est une cité martyre qui dresse encore au ciel d’Occitanie les lambeaux décharnés de ce qui fut, il y sept siècles et plus, l’une des plus solides citadelles de ce pays. Elle domine de toutes parts les gorges du Brian et celles de la Cesse et ses falaises percées de grottes profondes, d’avens utilisés jadis par l’homme, constituaient les plus surs des remparts.

Au temps de la croisade, Minerve était une sorte d’île adossée au vide sécurisant des ses canyons voisins, une place forte réputée imprenable. On y accédait par le château des vicomtes, coupé du causse proche par un pont-levis et isolé du village quand besoin était par un autre pont-levis.

On pouvait également parvenir dans la cité par la porte sud qui est encore visible. Un rideau d’impressionnantes fortifications autorisait l’entrée dans la partie la plus basse de la falaise.

Qui aurait osé mettre le siège devant si puissante forteresse ?

Le vicomte, Guillaume, protégeait les cathares et plusieurs groupes constitués de ces derniers étaient hébergés aux frais du seigneur dans la cité même. Le seigneur des lieux n’était pas tendre pour l’armée Française à laquelle il avait déjà infligé quelques déconvenues. Il avait de plus un ennemi redoutable en la personne d’Aimery de Narbonne, rallié depuis longtemps à la croisade qui fournit à Montfort les hommes en nombre suffisant pour attaquer la ville

Simon de Montfort entreprit de faire le siège de Minerve au printemps 1210.En face de lui, l’homme qu’il attaquait était le beau-frère de Raymond de Termes, lui aussi l’une des grands personnages de la résistance occitane et il n’était pas prêt à céder un pouce de ses terres aux envahisseurs qui pourchassaient les cathares. Il avait deux bonnes raisons pour cela : l’amour de son pays et celui de sa famille et de ses amis convertis à l’hérésie, laquelle était ici considérée comme une voie de tolérance et de loyauté.

Sitôt après le massacre de Béziers (« tuez-les tous ! Dieu reconnaîtra les siens ») et la prise de Carcassonne qui entraîna la mort de Trencavel, Guillaume entreprit donc de protéger sa forteresse afin de n’être pas pris de court. Il s’agissait là d’un acte de bravoure que l’on mesure mal, au moment même où la terre d’Oc commençait à ployer devant l’ennemi.

Le causse aux alentours offre une vue parfaite et totale sur la cité. Les armées françaises en nombre considérable s’empressèrent d’entourer le site de toutes part sans jamais descendre dans les canyons où elles auraient été massacrées.. Montfort se positionna sur le causse de l’est là où se trouve aujourd’hui une pierrière reconstituée. De cet emplacement il surveillait le point faible des assiégés : le puits qui permettait de descendre presqu’au niveau de l’eau pour prendre l’eau qui est un bien rare en ces lieux lors de la sécheresse. Ce puits existe encore et en le voyant on peut comprendre toute la ruse des assiégeants. Sur les quatre machines qu’il possédait, il fit installer la plus puissante en face de ce puits. Ce mangonneau énorme avaient été nommé la Malevoisine par les soldats qui la servaient et qui martelaient le puits jusqu’à le démolir entièrement. Malgré une folle tentative de sortie qui faillit réussir, la machine continua à ébranler les murailles.

Bientôt, dans un été de feu, les cadavres qui pourrissaient sans sépulture jetés par dessus les remparts au fond des canyons, rendirent l’air irrespirable. Le 20 juillet le vicomte dut se rendre à Simon de Montfort qui lui laissa la vie sauve.

Aucun cathare n’ayant manifesté l’intention d’abjurer, malgré l’offre de Montfort de leur laisser la vie, un bûcher fut dressé, sans doute non loin de la grande caverne qui traverse la falaise de part en part.

On y sacrifia cent quarante personnes d’un coup qui se précipitèrent elles-mêmes dans les flammes.

Au chant du Te Deum , les croisés entrèrent dans Minerve qui fut soumise.

La cité martyre fut rattachée à la couronne de France et devint viguerie royale. Le château connut diverses vicissitudes d’âge en âge et on possède un certain nombre de renseignements sur ses divers occupants. Le village devint notamment un repère de bandits qui terrorisaient la région au point que sur une supplique des habitants des alentours, Louis XIII ordonna son démantèlement en 1636.

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