QUERIBUS

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L’histoire de ce château est assez confuse, particulièrement pour ce qui est de son rôle dans les dernières décennies de la croisade. Son nom est une énigme à lui tout seul : Popia Cherbuccio, Querbus, Quéribus et Fernand Niel dans " les Cahiers d’Etudes cathares " tenta d’en proposer une étymologie. La racine Ker, très courante en Pyrénées n’est pas contestable. Elle indique un lieu d’habitation sur ou autour d’un rocher. Le " buccio " selon lui pourrait provenir du " baou " provençal qui est un escarpement rocheux (les " Baux de Provence ").

De nos jours on s’accorde pour dire que ce nom signifiait jadis " le rocher rouge ", et il est exact que la lumière du soleil couchant donne à Quéribus des reflets orangés uniques. Le château est un nid d’aigle ; un énorme piton visible de plusieurs dizaines de kilomètres et culminant à près de 800 m sur une crête calcaire qui marque très exactement les limites des départements de l’Aude et des Pyrénées - Orientales. Jadis ,cette crête marqua aussi la frontière entre la France et les terres appartenant à la mouvance des rois d’Aragon. C’était là les " marches " du Fenouillèdes.

La partie la plus ancienne du château date sans doute du XI° siècle. Les logis visibles actuellement sont un mélange de bâtiments plus récents s’étalant du XIIème au XVIème siècle. Quéribus est le château des énigmes. La salle principale du donjon, dite " chapelle de St Louis " en est la plus importante tant par sa splendide architecture jalonnée de mystères non élucidés (présence de la fameuse cheminée dans un lieu parfaitement insolite, datation exacte du " palmier " central qui soutient la magnifique voûte sur croisée d’ogives, existence antérieure de plusieurs niveaux d’habitation) que par les étonnants calculs que fit ici encore Fernand NIEL et qui tendent à démontrer l’existence d’une anomalie lumineuse, lors du solstice d’hiver cette fois (à la différence de Montségur).

Rien dans ces calculs n’étant fantaisiste, on est obligé de constater et de s’interroger .

Mais il y a bien d’autres questions à se poser en ces lieux, sur ce que les cathares dans une déposition à l’inquisition nommèrent " la Buada ". Est-ce la salle principale, celle du palmier ? mais alors cela signifie qu’elle existait déjà lors de la croisade ! or les croisées d’ogives ? et l’escalier souterrain taillé dans la paroi déjà construite du château et qui semble ne mener nulle part ? Quéribus, comme Puylaurens fut le dernier refuge des responsables de l’Eglise cathare après la chute de Montségur. Déjà en 1225, Pierre d’Auteuil, sénéchal de Carcassonne aurait tenté de s’emparer de la place sur ordre de Louis IX (St Louis).Et ici il est absolument impossible de comprendre ce qui se passa tant l’histoire est compliquée. Ce dont on est à peu près sur est que le dernier seigneur de Quéribus fut Chabert de Barbaira et qu’il ne se rendit pas mais fut attiré dans un piége sans doute monté par son ancien ami, Olivier de Termes. Ce dernier qui avait depuis longtemps rejoint le camp des Français, régla ainsi une querelle personnelle vieille de plus de 15 ans. Chabert de Barbaira fut emprisonné puis libéré ensuite comme peut-être (mais à nouveau rien ici n’est sûr) les derniers représentants du catharisme. Il vécut encore longtemps et s’éteignit probablement à Barcelone âgé de plus de 75 ans.

La place forte des marches du Fenouillèdes devint une petite garnison de soldats royaux. Par le traité de Corbeil elle devenait place royale et on trouve encore le château habité en 1689 (cf. .M.Roquebert in " citadelles du vertige ").

C’est à cet auteur qui a tout dit sur la croisade que nous emprunterons notre conclusion :

" C’est donc sur ce théâtre de vent, de lumière et de roc, que s’acheva le drame cathare. Non point dans le bruit des combats ni le feu des bûchers. Le rideau tomba sur le silence honteux d’une trahison, et les derniers moments de Quéribus et de Puylaurens se sont eux-mêmes dissous dans les brumes d’une histoire incertaine. Cette fin apparaît à nos yeux, aujourd’hui, presque aussi imprécise que s’il se fût agi d’une lente agonie. C’est pourquoi sans doute la tradition, oubliant que Puylaurens et Quéribus furent les dernières citadelles du catharisme, voit souvent en Montségur le point final de la guerre albigeoise, et, dans le drame qui s’y joua onze ans plus tôt l’ultime et le plus pur symbole de l’épopée méridionale. Ca Montségur, lui, mourut de mort violente. "

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